PEPR « TRANSFORM »

Contribuer, par une recherche transformationnelle, à l'inversion des tendances actuelles qui dégradent le bien-être humain et les conditions de vie de tous les êtres vivants sur Terre - CNRS, IRD

La relation entre l'homme et la planète traverse la crise la plus profonde jamais documentée. Le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution et les inégalités croissantes sont les principaux moteurs d'une crise mondiale qui affecte les écosystèmes et l'habitabilité humaine de la planète. Les risques physiques sont aggravés par les inégalités croissantes, les crises sanitaires et les tensions géopolitiques.  Malgré les avertissements répétés des scientifiques depuis cinq décennies, les politiques visant à atteindre et à maintenir des conditions de vie acceptables pour les populations humaines et les écosystèmes ont été insuffisantes. Les changements biophysiques et l'instabilité sociale et politique générale sont des problèmes systémiques, complexes et interdépendants.

TRANSFORM vise à contribuer, par une recherche transformationnelle, à l'inversion des tendances actuelles qui dégradent le bien-être humain et les conditions de vie de tous les êtres vivants sur Terre. Pour ce faire, l'ambition est de faire progresser la recherche fondamentale sur les conditions physiques et sociales de l'habitabilité, de renforcer la co-construction de savoirs situés entre les scientifiques et la société, et de définir des options de réparation efficaces et collectives ainsi que des futurs souhaitables. TRANSFORM combinera observations et expériences dans des laboratoires d'habitabilité de la Terre (Earth Habitability Labs - EHL) basés sur des lieux spécifiques, ouvrant sur l'exploration des interactions d'échelle et des relations de pouvoir dans un Earthcare Institute for Transformation (EIT). Si l'EIT est une entité entièrement nouvelle, la plupart des EHL s'appuieront sur des observatoires et des dispositifs socio-écologiques locaux existant en France et ailleurs, notamment dans les pays des Suds.

En utilisant cette structure et en s'appuyant sur les progrès récents de la science de la durabilité, TRANSFORM poursuit trois objectifs, à plusieurs niveaux d'échelle : (1) explorer les conditions de la perte d'habitabilité de la Terre à travers une analyse interdisciplinaire large de toutes les questions majeures associées à l'habitabilité de la planète (observations quantitatives et qualitatives, représentations, imaginaires, esthétiques, théories, normes) ainsi que les actions qui ont un impact sur l'habitabilité (politiques de transition, adaptation, atténuation, résistance), (2) produire des connaissances pour la transformation, basées sur des enquêtes, des observations et des expériences menées sur le terrain à travers la coopération entre les chercheurs de différentes disciplines, des artistes et d’autres d’acteurs, (3) développer de nouvelles façons de construire l'habitabilité en éliminant les obstacles à la transition vers une meilleure habitabilité, en surmontant les obstacles institutionnels à la transformation, et en identifiant de nouvelles façons de construire des futurs souhaitables basés sur le renforcement des capacités et du pouvoir d'agir, depuis les actions individuelles et collectives jusqu'aux politiques publiques. Les résultats attendus sont des processus de transformation (i) de nos pratiques de recherche et de formation, (ii) de nos représentations du système terrestre, notamment les interactions entre humains et autres qu’humains, (iii) des pratiques et des politiques d'ha bitabilité, de l'échelle locale à l'échelle mondiale. L'hypothèse fondamentale de TRANSFORM est que la co-construction des connaissances entre les disciplines, le travail conjoint avec les artistes et la création de nouvelles alliances entre la science, la société et la politique ouvriront la voie à des transformations profondes des systèmes de gouvernance, de l'échelle locale à l'échelle mondiale.

TRANSFORM s'appuie sur le partenariat du CNRS et de l'IRD, et notamment leurs réseaux d'observation et d'expérimentation socio-écologiques, associés à l'EHESS, à Sciences Po et à l'INRAE, ainsi qu'à neuf universités françaises.